Amine Harit est un miraculé du football. Grâce à une greffe de ligaments dont il donne aujourd’hui les détails.
Le 13 novembre 2022, un mois avant de s’envoler pour le Qatar avec le Maroc pour prendre part à la Coupe du monde de football, Amine Harit s’effondrait sur la pelouse de Louis-II, terrassé par la douleur et un accrochage avec Axel Disasi synonyme de rupture des ligaments croisés du genou gauche. Une blessure qui aurait pu mettre fin à sa carrière si elle était intervenue quelques années plus tôt, selon l’aveu même du chirurgien qui a œuvré pour le remettre sur pieds.
Si Amine Harit, buteur cette semaine en Ligue Europa contre l’AEK Athènes, fait de nouveau le bonheur de l’OM, c’est grâce à une greffe de ligaments encore inimaginable il y a peu. « Je n’ai pas trop compris au début ! Le chirurgien me dit: « On va te greffer des ligaments prélevés chez une personne décédée et qu’on a congelés ». Pawww… Je le regarde, sceptique, on parle d’un mort, s’exclame dans un entretien accordé à L’Equipe l’international marocain de 26 ans. Aujourd’hui, j’en souris, mais sur le coup, tu te dis: « Je préfère prélever une part de moi que prendre quelque chose sur une personne décédée… » Puis il m’a parlé de la préservation, de l’entretien. Tout est réalisé pour que ce soit parfait, comme un organe neuf. J’espérais juste, comme c’était la jambe gauche, que la personne avait un bon pied gauche. Peut-être j’allais tomber sur un Messi ! Je ne sais pas aujourd’hui qui m’a « donné » ce ligament. »
Un retour au foot délicat
Bon gré mal gré, Amine Harit a surmonté cette épreuve, éloigné des terrains près de neuf mois durant, jusqu’au 2 août dernier et un match amical contre Leverkusen. « Ça a été dur. Je ne vais pas faire le mec fort qui n’a pas été dégoûté. Mais j’ai réussi à vite penser à ma rééducation. Que je fasse la gueule ou que je sois joyeux, c’était la même sentence. » Son retour aux affaires s’est d’ailleurs fait progressivement, pas à pas. « Ça a été délicat. Tu rentres un peu, puis tu ne joues plus, puis tu surjoues parce que ça t’a manqué, tu n’arrives pas à doser, tu as envie d’en faire un peu trop. Retrouver un bon rythme, se remettre dans la routine du footballeur, l’entraînement, le match… c’est dur de tout remettre en place après un traumatisme. » Un traumatisme bel et bien derrière lui aujourd’hui.