Si Jonas Vingegaard est resté mesuré à l’évocation des accusations dont la Jumbo-Visma a été l’objet, Sepp Kuss s’est montré beaucoup plus cinglant, livrant le fond de sa pensée sur le sujet: “Je m’en fiche”, a-t-il lancé.
Le nouveau récital de la Jumbo-Visma sur le Tour d’Espagne a une fois encore suscité de vives réactions. Comme lors du dernier Tour de France, il fut beaucoup question de dopage. Et les insinuations se sont même transformées en accusations pure et simples dans la bouche de Jérôme Pineau. « On voit des images… Je ne parle pas de dopage mais de pire que ça. Mécanique ? Oui, mécanique », a ainsi lancé l’ancien patron de la B&B Hotels, ajoutant : « L’accélération de Sepp Kuss dans le Tourmalet, il y a deux jours, il va 10 km/h plus vite que le groupe de devant, où il y a des pépites comme Ayuso. Il y a un spectateur qui fait un pas en avant, il freine, il repart 10 km/h plus vite. Dans le Tourmalet. Comment on explique ça ? »
Les propos du coureur français n’ont pas manqué de faire réagir. Notamment au sein de la Jumbo-Visma. Merijn Zeeman, le manager sportif de l’équipe néerlandaise, a tout d’abord cherché à discréditer l’accusateur. « Les commentaires d’un »team manager » qui a signé plusieurs coureurs et membres de staff, avant de tromper tout le monde au mois d’octobre en mettant tous ces gens dans une mauvaise position… Cette personne peut-elle vraiment parler des autres ? », a-t-il répondu en référence à la disparition de la B&B Hotels, se gardant bien de répondre sur le fond.
C’est tellement stupide
Comme il le fit tout au long du Tour de France, Jonas Vingegaard s’est lui voulu compréhensif face au vent de suspicion qui entoure la Jumbo. « Bien sûr, nous comprenons le scepticisme, mais les gens devraient savoir tous les sacrifices que nous faisons, à quel point nous allons dans les détails», a-t-il confié, ajoutant : « C’est toujours bien d’être sceptique, surtout quand une équipe marche aussi bien, tant qu’il ne s’agit pas d’allégations. Je pense que tant que nous en parlons à cause de ce qui s’est passé il y a 20 ans, j’espère que nous pourrons empêcher que cela ne se reproduise.»
Mais sans doute moins habitué aux questions dérangeantes, Sepp Kuss s’est montré moins conciliant. « Tout cela ne me concerne pas. Cela ne me met pas en colère non plus, parce que c’est tellement stupide que je m’en fiche », a-t-il en effet lancé dans les colonnes de Marca, précisant au sujet de son étonnante accélération : « Le problème, c’est que depuis la télé, on ne voit pas d’où vient le vent, quelle est la pente, explique-t-il. Par exemple, dans ce virage, il y avait une partie plate dans la zone la plus raide. Je savais que si je partais de derrière, je pourrais arriver à une vitesse trois fois supérieure à celle d’Ayuso . Par hasard, il y avait un spectateur qui courait à côté de moi et j’ai dû m’arrêter et recommencer. »