La suspension pour quatre ans du docteur Richard Freeman est une pierre de plus dans le jardin de Bradley Wiggins, vainqueur du Tour de France 2012, touché par d’autres affaires.
Le couperet est tombé. Accusé d’avoir commandé de la testostérone à des fins de dopage et d’avoir falsifié un élément du contrôle antidopage en 2011, Richard Freeman, l’ancien médecin de la Sky, a écopé d’une suspension de quatre ans. S’il a reconnu 18 des 22 chefs d’accusation retenus contre lui, le Britannique a en revanche toujours nié avoir commandé du Testogel, un traitement hormonal utilisé pour traiter les symptômes liés à une carence en testostérone, dans le but d’améliorer les performances de ses coureurs.
Mis en cause en 2016, le Dr Freeman avait expliqué pour sa défense que la testostérone avait été commandée pour traiter ses problèmes d’érection l’ancien directeur de la performance Shane Sutton, ce que ce dernier a toujours nié. Il avait également pu compter sur le soutien de Bradley Wiggins. « Je ne connais personne de sain d’esprit qui utiliserait du Testogel pour se doper à cette période, compte tenu de la quantité de contrôles effectués à cette époque: passeports sanguins, tests inopinés ou en dehors de la compétition avec UKAD », avait-il confié dans son podcast, ajoutant: « Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un dans le milieu pour faire des conneries comme ça, ou être aussi stupide. Tu te ferais prendre vu le nombre de fois où tu es testé. »
La suspension de Richard Freeman jette inévitablement un voile sur les succès des coureurs britanniques lorsque le médecin officiait pour la Sky ainsi que pour la Fédération anglaise. Bradley Wiggins, vainqueur du Tour 2012 et champion olympique du contre-la-montre en 2012 après ses sacres en poursuite en 2004 et 2008 cristallise les soupçons. Car d’autres soupçons pèsent sur le natif de Gand.
Des ordonnances suspectes…
Le groupe de hackers «Fancy Bears» avait en effet révélé à l’automne 2016 que le cycliste avait bénéficié d’ordonnances de médicaments interdits. A en croire le collectif, le leader de la Sky s’était vu prescrire en 2008 et 2009 du Salbutamol, du Formoterol et du Budesonide, des inhalateurs qui permettent de mieux respirer. De même, en 2011 comme en 2012, il avait également pris quelques jours avant le départ du Tour du Triamcinolone acétonide, un produit interdit cette fois prescrit dans un cadre thérapeutique pour soigner de l’asthme.
Ces révélations pour le moins compromettantes avaient été fraîchement accueillies par son ancien coéquipier Christopher Froome. « Concernant les AUT de Wiggins, des questions restent ouvertes sur ses symptômes, le choix du traitement, et les éventuelles améliorations de performance engendrées par ces traitements», avait-il confié, se disant « surpris » par ces traitements. «C’était la première fois, que j’en entends parler, avait-il ajouté. J’ai vu Bradley Wiggins utiliser des inhalateurs, donc je savais qu’il avait de l’asthme, mais je n’étais pas au courant de ses allergies. Sans connaître les détails médicaux exacts, il est impossible de s’avoir s’il opérait dans une zone grise. C’est une honte que nous devions à nouveau débattre de la validité d’une victoire du Tour. »