A l’instar de ce qui a été dénoncé à plusieurs reprises sur le Tour de France, les motos ont été pointées du doigt à l’arrivée de la première étape du Tour du Limousin.
Alors qu’Arnaud Démare a d’ores et déjà quitté l’équipe et que Thibaut Pinot suivra après le Tour de Lombardie, la Groupama-FDJ est resté très mesurée sur le marché des transferts. « Le but est de continuer de croire en ce qu’on a commencé à mettre en place cette année, avec des leaders confirmés qui restent et la montée en puissance des jeunes qui viennent d’arriver : Lenny Martinez, Romain Grégoire, Sam Watson, Paul Penhoët et les autres. Nous n’avions ni la vocation, ni l’objectif d’aller chercher d’autres leaders. Les leaders, on les a déjà », a justifié Marc Madiot.
Et à l’instar du succès éclatant de Lenny Martinez lors du CIC Mont Ventoux en juin, Romain Grégoire a de nouveau marqué les esprits, mardi, à l’occasion de la première étape du Tour du Limousin. Déjà vainqueur des Quatre Jours de Dunkerque au printemps, le Bisontin s’est en effet imposé en costaud en reléguant Benoît Cosnefroy à 19 secondes au terme de l’ascension de la côte de Saint-Goussaud.
Grégoire avait deux motos devant lui…
Mais pour le coureur de l’AG2R, la victoire de Romain Grégoire n’est pas seulement due à son talent. « Dans le final, je m’attendais à une attaque de la Groupama-FDJ, comme ça s’est passé. Je n’ai pas voulu y aller quand Romain Grégoire est parti, j’ai voulu faire l’effort dans le dernier kilomètre. Malheureusement, je n’ai pas réussi à revenir. Après j’étais avec (Lorenzo) Rota, on était tous les deux à fond. Je sais que ça ne va pas plaire, mais nous on était filmé de derrière, et Grégoire avait deux motos devant lui… On sait que l’aéro joue beaucoup maintenant, c’est peut-être le petit truc qui nous a manqué quand on a failli rentrer », a-t-il ainsi pesté au micro de La chaîne L’Equipe, prenant néanmoins la peine de rendre hommage à son jeune bourreau : « Mais chapeau à Romain, car il était vraiment costaud ! Il a fait parler toute sa classe. »
De son côté, Romain Grégoire ne boudait pas son plaisir. « J’avais la confiance de l’équipe, l’équipe a fait un super boulot et je viens les récompenser de la plus belle des manières. Chaque victoire est bonne à prendre, donc je suis très fier, a-t-il confié. J’avais aussi besoin de gagner pour me rassurer et ça fait du bien à la tête en vue du Tour d’Espagne. Je visais d’abord les étapes, en espérant que le général suive. J’ai désormais l’étape, donc on va se concentrer sur le général. Je m’attends à être attaqué de tous les côtés. J’ai une petite marge et c’est assez rassurant, mais il faudra être super vigilant et concentré pendant trois jours. Il ne faudra rien lâcher car on ne va pas me faire de cadeaux. Si je peux en gagner d’autres, je ne vais pas me priver mais le focus sera plus sur le général. »