Il y a dix ans, une nouvelle génération de coureurs français semblait en passe de « bousculer la hiérarchie », comme l’écrivait Vélo Magazine. Mais plus que le quintet mis en avant, c’est bien Julian Alaphilippe qui a surgi et porté haut les couleurs du cyclisme tricolore.
Le cyclisme tricolore s’apprête à voir partir l’un de ses meilleurs atouts. Premier français au classement UCI, Thibaut Pinot prendra sa retraite à l’issue du Tour de Lombardie. A en croire L’Equipe, Nacer Bouhanni, qui a forcément vu d’un mauvais œil l’arrivée d’Arnaud Démare au sein de la formation Arkéa, pourrait suivre même si l’intéressé a fermement démenti.
Les deux anciens coéquipiers de la FDJ comptaient parmi les cinq jeunes coureurs tricolores qui se partageaient la une de Vélo Magazine au printemps 2013. « Made in France », écrivait le magazine référence du cyclisme, qui ajoutait : « Arnaud Démare, Bryan Coquard, Nacer Bouhanni, Thibaut Pinot, Romain Bardet : La nouvelle génération est sans complexes et bouscule la hiérarchie.»
Le bilan des cinq hommes est plutôt éloquent avec notamment 26 victoires d’étape en grand tour, trois podiums sur le Tour de France, deux Monuments et une médaille d’argent au Championnat du monde. Pour autant, le meilleur coureur de cette génération n’était pas sur la photo. Après avoir été snobé par toutes les équipes françaises, Julian Alaphilippe venait alors tout juste de passer chez les professionnels, au sein de la modeste formation continentale d’Etixx-iHNed, l’équipe réserve de la Quick-Step. Mais ses bonnes performances dont une victoire sur le Tour de l’Avenir ont vite convaincu Patrick Lefevere de le faire passer à l’étage supérieur.
Chez la Quick-Step, le Français s’est bâti l’un des plus beaux palmarès du cyclisme français moderne avec deux titres mondiaux, une victoire sur Milan-San Remo, trois Flèche Wallonne, une Clasica San Sebastian et six étapes du Tour de France, où il est passé proche du sacre en 2019, ne craquant qu’à l’avant-veille de l’arrivée sur les Champs-Elysées. Des performances qui lui ont valu d’occuper la première place mondiale en 2019, ce qu’aucun coureur tricolore n’avait réussi depuis Laurent Jalabert.
Et après deux années compliquées en raison de chutes en série, le natif de Saint-Amand-Montrond espère bien retrouver les sommets la saison prochaine pour sa dernière saison au sein de la formation belge.